« L’expert doit toujours travailler avec intelligence »
Jean-François DALBIN est président du Conseil supérieur de l’Ordre des géomètres-experts
L’Ordre des géomètres-experts est signataire de la Charte de l’expertise en évaluation immobilière, dont la dernière version date d’octobre 2012. Dans quelle démarche s’inscrit votre participation à ce document ?
Les géomètres-experts ont toujours été des acteurs majeurs de l’évaluation immobilière. L’Ordre a donc participé tout naturellement à l’élaboration de la charte dès sa première édition en 1990. Pour comprendre la portée de la Charte de l’expertise en évaluation immobilière, il convient de savoir que ce texte est né de la collaboration de quatorze organisations professionnelles parmi les plus représentatives d’experts en évaluation immobilière (associations, conseils nationaux, ordres professionnels dont l’Ordre des géomètres-experts, etc.). Cette charte, qui définit notamment les objectifs et les règles de l’expertise en évaluation immobilière en France, fait pleinement partie du corps de règles que le géomètre-expert doit respecter, puisque le Conseil supérieur a érigé cette charte en règles de l’art de la profession.
L’Ordre des géomètres-experts est également membre de l’association du Comité d’Application de la Charte de l’Expertise en Evaluation Immobilière, comité destiné à faire évoluer ce texte et renforcer son application. C’est dans ce cadre que l’Ordre participe à l’évolution de ce document, dans le sens du développement d’une règlementation destinée à protéger le consommateur en offrant un véritable label de l’expertise immobilière, garantie de qualité et d’indépendance.
Quelles sont les difficultés, juridiques ou matérielles, les plus fréquemment rencontrées par les géomètres dans le cadre de leurs missions expertales ?
Le domaine de l’expertise immobilière est particulièrement vaste, puisqu’il fait intervenir de nombreux paramètres ; c’est une activité hautement technique.
Le parc immobilier est très diversifié et chaque bien possède des caractéristiques propres qui le rendent unique. Il est, par exemple, évident qu’un immeuble ne sera pas évalué de la même manière s’il se trouve en milieu urbain ou en milieu rural, donné à bail ou non, ou destiné à l’habitation, à l’exercice d’activité industrielle ou commerciale.
Le choix de la méthode d’évaluation à appliquer doit faire l’objet d’une approche pointue ; une méthode n’est pas un simple calque permettant une évaluation ; l’expert doit toujours travailler avec intelligence. L’évaluation est une véritable science à laquelle la charte de l’expertise apporte une méthodologie de travail et une discipline certaine.
Un des problèmes majeurs de l’expertise est la base de données des valeurs de référence. Nous souhaiterions pouvoir l’associer à notre portail GEOFONCIER afin de localiser les biens de référence.
Qu’attendez-vous d’évènements tels que les Rencontres Nationales de l’Expertise Immobilière ?
Cette manifestation est l’occasion pour les géomètres-experts, dont certains sont aussi évaluateurs immobiliers ou experts judiciaires, de renforcer leurs connaissances, d’autant que le sujet de l’évaluation fait l’objet des travaux d’un groupe de réflexion au sein de l’Ordre, groupe présidé par Jean-Yves Bourguignon qui intervient le 15 et le 16 octobre. C’est aussi l’occasion de partager nos pratiques avec d’autres professionnels de l’immobilier et de l’aménagement, sur des problématiques communes : copropriété, urbanisme, impact de la loi Pinel, etc. Lors de telles rencontres, les géomètres-experts peuvent faire partager leur expérience en matière de définition des surfaces, éléments prépondérants de l’évaluation immobilière.