Une nouvelle vision de l’activité tertiaire
«Ce ne sont plus les PME et start-up qui animent la demande, mais de grandes entreprises qui délocalisent des équipes.»
- L’émergence de plateformes de locations touristiques de courte durée a-t-elle une influence sur le marché immobilier des logements notamment de petites surfaces ?
Oui dans la mesure où le marché des petites surfaces bien localisées en situation centrale dans les métropoles actives, a été animé depuis quelques années par une nouvelle clientèle de particuliers investisseurs en quête de rendements élevés.
Pour autant, sur Paris, les statistiques ne permettent pas de mettre en évidence une sur-valorisation des T1 et T2, ces petits logements étant les plus répandus dans la capitale.
- Peut-on mesurer aujourd’hui, le bouleversement sur les marchés immobiliers tertiaires du co-working ?
Le co-working a fait une entrée très médiatisée sur les principaux marchés tertiaires (Ile-de-France et toutes les métropoles régionales) mais demeure un phénomène ultra-minoritaire (quelques % du marché seulement en termes de surface).
Néanmoins, il est le signe avant-coureur d’une nouvelle vision de l’activité tertiaire : ce ne sont plus les PME et start-up qui animent la demande, mais de grandes entreprises qui délocalisent des équipes pour des durées plus ou moins longues. Avec les tiers-lieux en général, et le développement du travail à domicile et des contrats de mission, on peut prévoir pour les années à venir un changement de modèle sur le marché tertiaire.
- Assiste-t-on à une évolution notable du marché de l’hôtellerie au regard des nouveaux modes d’occupation de l’immobilier ?
Le co-living correspond dans son modèle économique (résidence gérée, location meublée, contrats courts, immeuble porté par un investisseur) à une offre intermédiaire entre la résidence pour étudiants et la résidence pour seniors, mais cette fois destinée à de jeunes actifs et qui se distingue seulement par une vie communautaire encouragée.
De son côté, l’offre d’hôtellerie classique n’a guère été affectée. Elle est toutefois stimulée par une concurrence accrue sur le court séjour par le développement de l’hébergement de type « Airbnb » et sur le moyen séjour par les résidences de tourisme d’affaires, voire par l’offre nouvelle de co-living.
👤 Emmanuel DUCASSE, Ancien directeur des études du Crédit foncier immobilier, MRICS, intervenant lors de la 5e édition des Rencontres Nationales de l’Expertise Immobilière (RNEI) pour l’atelier intitulé Existe-t-il un impact des nouveaux modes d’occupation sur la valeur ?
📌Atelier 11-A – Vendredi 11 octobre 2019 – 08h30-10h30
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